Un nouveau programme conçu pour accompagner les institutions artistiques et culturelles mondiales dans le Web 3.0 – la troisième génération décentralisée de l’Internet qui abrite la blockchain, les cryptomonnaies et les NFT – a sélectionné douze institutions, dont le musée d’Orsay à Paris, la Maison des Arts Électroniques (HeK) à Bâle et le Royal College of Art à Londres, pour bénéficier d’une bourse leur permettant de se former à la technologie blockchain. L’objectif est de pouvoir préserver et promouvoir le patrimoine culturel, pour le bien commun, la responsabilité environnementale et la sécurité financière.
Le programme de bourses nommé Web3 for the Arts and Culture (WAC) – une collaboration entre la Fondation Tezos (la branche à but non lucratif de la blockchain Tezos), le groupe d’innovation sociale We Are Museums et TZ Connect (un groupe basé à Berlin qui soutient les projets et les entreprises s’appuyant sur Tezos) – a été lancé le 26 janvier 2023. Il propose une formation aux bases de la technologie blockchain, avec des conférences, des ateliers et des séances de tutorat assurées par des experts du secteur.
Le programme explore l’utilisation de la blockchain dans le secteur culturel, ainsi que ses aspects juridiques et sociaux et son lien avec le monde des jeux vidéo. En outre, il couvre la communication Web 3.0, la création de communautés, et offre une expérience pratique du développement DIY de la blockchain.
Selon un communiqué de WAC, une équipe du ministère français de la Culture animera également un axe de recherche spécifique sur la pérennisation du versement de droits d’auteur aux artistes par le biais de contrats intelligents et d’autres modes, et sur la façon dont les blockchains communiquent entre elles. L’assurance d’être rétribués de manière pérenne a longtemps été l’une des raisons avancées pour encourager l’adoption des NFT par les artistes. Dans la pratique, ces droits d’auteur sont menacés par un nivellement par le bas qui a vu de nombreuses plateformes NFT supprimer l’obligation pour les acheteurs de payer des droits d’auteur.
Sabine Himmelsbach, directrice de la HeK, a déclaré à The Art Newspaper que son institution prévoit de renforcer l’intégration de la technologie blockchain dans sa programmation muséale. « Pour nous, la bourse WAC arrive au bon moment, car cette année notre programme est centré sur les technologies blockchain. C’est une opportunité fantastique pour notre institution. Nous prévoyons de créer une DAO [une organisation autonome décentralisée] et, par ce biais, de former un cercle d’amis basé sur la blockchain. Nous sommes enthousiastes à l’idée de faire partie des bénéficiaires de cette bourse et impatients de découvrir ce que nous allons apprendre au cours de ce programme. »
« Notre objectif est de travailler avec ces institutions pour explorer comment elles peuvent utiliser la technologie blockchain de manière innovante pour atteindre leurs objectifs et construire un avenir durable », a déclaré Diane Drubay, fondatrice de WAC Lab. La bourse WAC a déjà soutenu l’exposition de la Light Art Space Foundation à Berlin, « Life After BOB » (2022), de Ian Cheng, présentant une expérience de NFT en direct entièrement intégrée.
Parmi les institutions sélectionnées figurent également l’Australian Centre for the Moving Image (ACMI) à Melbourne, le musée du Belvédère à Vienne, la Haus der Kunst à Munich, le ministère français de la Culture, l’Institute for Sound and Music de Berlin, le musée de l’Orangerie à Paris, le Museum of Modern and Contemporary Art Sri Lanka à Colombo, le musée Taras-Chevtchenko à Kiev, The Reel Store à Coventry et la Fondation Wooko Makandie à Utrecht.