Alors que l’on parle souvent de l’habituel trio de tête des maisons de ventes occidentales, Christie’s, Sotheby’s et Phillips, il est une autre qui s’est aussi particulièrement distinguée en 2022. L’an passé, Bonhams a engrangé un total de 1 milliard de dollars, soit le plus haut niveau de son histoire. Ce montant représente un bond de 27 % par rapport à 2021 (816 millions de dollars). Par comparaison, le numéro trois mondial occidental, Phillips, exclusivement tourné vers les XXe et XXIe siècles, a totalisé 1,3 milliard de dollars en 2022. Plus généraliste (60 départements !), et pourvue d’une image plus classique, Bonhams a toutefois mis en place une stratégie payante sur Internet : 91 % des lots ont été vendus via des canaux en ligne, pour 44 % du volume en valeur, a souligné Bruno Vinciguerra, PDG Monde de Bonhams. En outre, la société basée à Londres a constaté une hausse spectaculaire du nombre de nouveaux clients, 52 % des adjudicataires achetant pour la première fois chez Bonhams.
En l’absence de coups de marteaux à un niveau aussi élevé que chez ses concurrents (aucun n’a atteint ou ni dépassé les 5 millions de dollars l’an dernier), la forte croissance de 2022 s’explique toutefois en grande partie par l’agrandissement du groupe, qui a récemment fait entrer dans son escarcelle quatre maisons de ventes de taille moyenne, dont trois en Europe : une américaine (Skinner), deux sociétés scandinaves (Bukowskis et Bruun Rasmussen) et une française (Cornette de Saint Cyr). Au point d’expliquer le tournant dans la répartition du chiffre d’affaires par place de marché ? En effet, en 2022, l’Europe continentale a fait jeu égal (33 %) avec les États-Unis. Et le Royaume-Uni dépasse à peine (19 %) la région Asie-Pacifique (16 %). L’entité Bonhams Cornette de Saint Cyr a permis d’engranger à elle seule pour 126,7 millions d’euros, dont 34,5 millions d’euros vendus à Bruxelles…