Après le succès de son édition de reprise l’année dernière – celle de 2020 avait été entièrement en ligne suite à la pandémie de Covid-19 –, la 8e édition de la Foire luxembourgeoise compte bien poursuivre sur cet élan. Forte des 15 000 visiteurs qui s’y sont pressés en 2021 (sur trois jours et demi), elle bénéficie d’un nouvel emplacement à un carrefour stratégique de la ville, étrenné l’an dernier. Celui-ci accueille une vaste structure éphémère, dont la disposition intérieure et le confort font vite oublier que l’on se trouve sous une tente.
Même si tous les principaux acteurs culturels sont luxembourgeois – galeries et institutions muséales sont toujours bien présentes –, la Foire s’internationalise davantage. Alors que la première année (en 2016) les enseignes luxembourgeoises constituaient la majorité des participants – mais ils n’y avait que quatre-vingts galeries – aujourd’hui, ce chiffre ne s’élève plus qu’à 15 % des enseignes. Toutefois, il faut souligner que l’événement accueille désormais quatre-vingts exposants, ce qui relativise cette perte de représentation nationale. La réduction inéluctable de celle-ci va de pair avec une professionnalisation accrue, ce qui contribue à tirer la manifestation vers le haut. Cette émulation est aussi de bon augure pour les galeries luxembourgeoises, qui commencent à essaimer à l’étranger. Ainsi Nosbaum Reding a-t-il ouvert un espace à Bruxelles en septembre 2021 ; Zidoun-Bossuyt a inauguré un deuxième espace à Dubaï au printemps dernier avant de faire de même à Paris, rue de Seine (6e arrondissement), pendant Paris+ par Art Basel, où elle a été précédée par Stems installée rue Pastourelle (3e arrondissement) en mai 2022, et qui conserve son adresse bruxelloise établie en 2015.
Être un petit pays n’empêche donc pas de rayonner ni d’attirer des nouveaux venus dans sa Foire autochtone, bien au contraire. Cette édition compte ainsi 37,5 % de nouvelles participations. Parmi les entrants qui donnent du poids à la manifestation, citons les galeries Nathalie Obadia (Paris et Bruxelles), backs\lash et Romero Paprocki (Paris), Gandy gallery (Bratislava), Heike Strelow (Francfort), Lage Egal (Berlin), Zwart Huis (Bruxelles), Montoro12 (Bruxelles et Rome).
Les piliers de la manifestation sont toujours présents, qu’il s’agisse des Luxembourgeois ou assimilés (Ceysson & Bénétière, Zidoun-Bossuyt, Valerius, Alex Reding), des Français (Lelong & Co., Laurent Godin, Eva Meyer, Modulab) ou des Belges (La Patinoire Royale / Galerie Valérie Bach, Maruani Mercier, Schönfeld Gallery, Maurice Verbaet, Nadja
Vilenne).
Toutes ces galeries ont été sélectionnées par un comité renouvelé, élargi et représentatif des différentes composantes du monde de l’art. On y retrouve Nathalie Berghege (galerie Lelong & Co.), Philippe Dupont (collection d’entreprise du cabinet d’avocats Arendt & Medernach), Marie-Noëlle Farcy (responsable de la collection du Mudam Luxembourg), Frédéric de Goldschmidt (producteur et collectionneur), Marc Gubbini (architecte et collectionneur) et Alex Reding (galeriste et fondateur de la Foire).
MAIN SECTION, TAKE OFF ET SOLO SHOWS
La manifestation a conservé son principe de sections bien différenciées selon trois axes. La section principale (Main Section) rassemble les galeries citées ci-dessus, soit des galeries luxembourgeoises et internationales représentant des artistes déjà confirmés ou des galeries du second marché proposant des noms emblématiques, modernes comme contemporains. Cette section, épine dorsale de sla Foire, compte une cinquantaine de stands sur les quatre-vingts exposants.
Une section dite « prospective » (Take Off) possède la particularité d’être soutenue depuis sa création par le ministère de la Culture luxembourgeois et constitue l’autre ADN de la manifestation, en prise directe avec son territoire élargi à la Grande Région frontalière (Sarre et Rhénanie-Palatinat en Allemagne, Grand Est de la France et province du Luxembourg belge). Elle compte vingt-cinq exposants, à commencer par des galeries émergentes, ainsi que des institutions, des organisations et des collectifs d’artistes, avec des propositions inédites ou des éditions originales à prix abordables.
Enfin, une petite section « Découverte » se focalise sur des solo shows, mettant en exergue la production d’un artiste avec le plus souvent un projet conçu pour la circonstance. On y trouve les galeries luxembourgeoises Fellner Contemporary et Nosbaum Reding Projects, les bruxelloises Macadam Gallery et Zwart Huis, la messine Vis-à-Vis et la berlinoise Michael Janssen.
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« Luxembourg Art Week », 11-13 novembre 2022, champ du Glacis (Fouerplaatz), 1628 Luxembourg.