Galerie Léage
L’un des clous du salon, ce cabinet en pierres dures est d’autant plus rare qu’il a été conservé en entier, avec son piètement représentant ici les quatre saisons, généralement séparé du cabinet. Il brille par l’emploi de pierres colorées, tel le lapis-lazuli pour les colonnettes. Un exemplaire comparable se trouve dans les collections du musée des arts décoratifs de Strasbourg, et d'autres similaires dans plusieurs grandes collections muséales. Il est proposé à plus de 2 millions d’euros.
Galerie Trebosc & Van Lelyveld, Paris
C’est sans conteste également l’une des plus belles pièces du salon, confiée par un collectionneur américain. Cette broderie de l’École de Fontainebleau datant du XVIe siècle est non seulement dans un état de conservation exceptionnel, mais elle serait la seule au monde de cette production avec sa bordure complète, contrairement à celle du musée national de la Renaissance d’Écouen, qui n’a gardé que sa composition en ovale. Plus que son sujet central, Jacob et ses enfants, c’est la richesse des détails du pourtour qui frappe ici. Quel grand musée déboursera 500 000 euros ?
Galerie Janssens van der Maelen, Bruxelles
Spécialisée en argenterie, cette enseigne belge du Sablon présente sur son stand des pièces Art déco. Dont cet écran ou paravent en fer forgé et martelé travaillé dans un esprit moderniste et orné d’hippocampes stylisés, et flanqué de deux vases « potiches de Dijon » de Sèvres, de 1902. Serait-ce un travail français dans l’esprit de Gilbert Poillerat ? La galerie en demande 38 000 euros.
Galerie Talabardon & Gautier, Paris
Réputée pour ses trouvailles et son goût pour les œuvres singulières, la galerie Talabardon & Gautier a accroché dans l’allée cette imposante « Lady Macbeth symboliste » dixit Bertrand Gautier, peinte par l’Américain Charles Sprague Pearce à Paris à une époque d’engouement pour la Scandinavie et présentée au Salon de 1894. Pour prouver la thèse d’une découverte de l’Amérique par les vikings antérieure à celle de Christophe Colomb, les pays nordiques envoyèrent de l’autre côté de l’Atlantique un drakkar reconstitué. Guidée par cette figure de la mythologie nordique, gardienne du feu ? Le prix : 220 000 euros.
Galerie Costermans & Pelgrims de Bigard, Bruxelles
L’enseigne belge spécialiste en peinture et en mobilier anciens présente notamment cette scène hivernale, l’une des toutes premières réalisées en Hollande au début du Siècle d’or, un thème qui aurait été importé par l’artiste, d’origine flamande. En passant chez les protestants, il livre ici une pure description des plaisirs de la neige débarrassée de connotations bibliques ou allégoriques, dans une palette chaude qui tranche avec les traitements habituels du sujet. Le tableau fait partie des 7 000 œuvres d’un grand marchand juif d’Amsterdam spolié par les nazis et il vient d’être restitué à ses héritiers. Prévoyez autour de 400 000 euros.
Galerie Mendès, Paris
Dès le vetting, la galerie a cédé deux œuvres à des musées parisiens : un nu représentant un jeune homme au repos (1874) après la pose, par Alexis Lemaistre ; et une étude de femme âgée par le Portugais Domingos António de Sequeira (XIXe siècle). Outre une saisissante Jeanne d’Arc peinte en 1901 par le peintre catalan Adrià Gual i Queralt, elle montre ce spectaculaire dessin représentant l’explosion d’un dépôt de munition en 1918 à Kiev en Ukraine… Plus d’un siècle après, il ne manque hélas pas d’actualité. À 45 000 euros, il est « presque vendu », après un vif intérêt.
Daniel Crouch Rare Books, Londres
Sur son stand partagé avec la librairie Clavreuil (Paris), le spécialiste des cartes anciennes expose entre autres cette monumentale carte de la Chine, datée de 1812, où les cours d’eau se prolongent dans la mer pour illustrer les innombrables routes commerciales convergeant vers l’Empire du Milieu. Les pays européens y apparaissent en haut à gauche, minuscules, sous forme d’îles. Une vision du monde qui prend aujourd’hui un nouveau relief… Prévoyez 525 000 euros.
Galerie Françoise Livinec, Paris
L’enseigne parisienne d’art contemporain inaugure le 17 novembre un second espace au 30, rue de Penthièvre, dans le 8e arrondissement. L’exposition inaugurale portera sur la courte période cubiste de Marie Vassilieff, dont témoigne cet important nu féminin à la citrouille « jamais vu sur le marché » selon la galeriste. Le prix, supérieur à 1 million d’euros, est en conséquence.
Galerie Kevorkian, Paris
Spécialisée en arts de l’Islam, l’enseigne consacre une large partie de son stand à des pièces originaires des grands empires, soit à partir du XVIe siècle, susceptibles d’attirer des amateurs de peinture ancienne par exemple. Des pièces d’une grande qualité qui restent relativement abordables, à l’instar de cette plaque en bronze iranienne du Luristan d’influence néo assyrienne représentant une scène de bataille. Elle provient d’une collection bâtie entre les années 1940 et 1960. Comptez 25 000 euros.
Galerie RX, Paris
Sans doute la galerie la plus contemporaine du salon, RX présente des pièces signées Bae Bien-u (des années 1990), Vincent Gicquel avec ce Perchoir de 2019, ou le regretté Hermann Nitsch avec une œuvre de 2021. La peinture de Vincent Gicquel est proposée pour 32 000 euros.
Fine Arts Paris & La Biennale, du 9 au 13 novembre 2022, Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli, 75001 Paris.