La compétition entre Londres et Paris a été au centre du débat et des discussions la semaine passée lors de la première édition de la foire Paris+ par Art Basel. Quelques jours après une édition de Frieze à Londres qui a enregistré un haut niveau de ventes, le nouveau salon parisien a généré des transactions jamais vues sur la FIAC. De son côté, la capitale française s’est montrée sous son plus beau jour, avec une programmation de haute volée dans les musées, les centres d’art et les galeries. Marc Spiegler, président mondial d’Art Basel, l’a d’ailleurs souligné dans le communiqué où il se félicite du succès du nouveau salon. « Nous n’aurions pu espérer meilleur début dans cette ville exceptionnelle, dont la scène culturelle ne cesse de se renforcer », a-t-il en effet déclaré.
Au-delà de cette rivalité exacerbée en cette période de l’année entre Londres et Paris, certains œuvrent au contraire à un rapprochement entre les scènes artistiques française et britannique. Tel est le cas de l’organisation à but non lucratif Fluxus Art Projects lancée en 2010 et soutenue par l’Institut français du Royaume-Uni. Cette initiative aide notamment les expositions personnelles et collectives d’artistes de la scène française au Royaume-Uni et vice-versa, assiste les curateurs dans leurs voyages en France et au Royaume-Uni en vue de préparer des expositions et met en relation des acteurs de l’art de part et d’autre de la Manche. Après avoir été portée par la collectionneuse Catherine Petitgas, la structure vient de se doter d’une nouvelle présidente en la personne d’Hélène Nguyen-Ban. En 2013, cette amatrice d’art contemporain avait fondé avec Victoire de Pourtalès la galerie VNH dans l’ancien espace d’Yvon Lambert, repris en 2019 par David Zwirner. La même année, elle a fondé Docent, une application mobile à l’intersection de l’art et de la science. Son arrivée à la tête de Fluxus coïncide avec le lancement d’un nouveau programme, Magnetic, proposant des résidences d’artistes franco-britanniques. Ces dernières, d’une durée de deux à trois mois, s’appuieront sur des institutions en régions, et inciteront les artistes à s’intéresser au contexte social, historique et artistique local. Chaque créateur disposera d’un programme adapté à ses besoins et à ses aspirations. Les huit premières résidences seront lancées à la fin de ce mois d’octobre 2022, à l’exemple de David Douard à Cove Park à Helensburgh (Écosse), de Joshua Leon au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, de Hugh Nicholson au Frac Grand Large à Dunkerque, d’Azzedine Saleck à Flax Art Studios à Belfast (Irlande du Nord), ou de Zoe Williams à la Villa Arson, à Nice. Dans le climat actuel de renforcement des frontières, il faut se féliciter d’initiatives comme Fluxus Art Projects qui construisent des ponts entre différentes scènes artistiques.