L’Hôtel Salomon de Rothschild, ancien Centre national de la photographie, est bien trouvé pour abriter Offscreen, un nouveau salon autour de l’image sous toutes ses formes, fixes ou en mouvement. L’événement a été conçu en seulement quelques mois par Jean-Daniel Compain, ex de Reed Expositions France (FIAC et Paris Photo), et Julien Frydman, ex-directeur général de Paris Photo. La nouvelle initiative se veut un concept plutôt qu’une foire. Cette première édition réunit quinze artistes portés par des galeries françaises et étrangères, dont une impressionnante installation immersive du Britannique Anthony McCall.
Quelle est la genèse de ce nouveau format de « foire » ?
Avant l’été, Jean-Daniel Compain est venu me voir en me disant qu’il avait mis une option, pendant Paris+, sur l’Hôtel Salomon de Rothschild avant de me lancer : « as-tu une idée ? ». A alors émergé un projet à rebours d’un concept de foire à proprement parler. En effet, le terme foire fait immédiatement référence à des stands. Or, il était hors de question d’en construire dans les majestueuses pièces de cet hôtel particulier. Nous voulons qu’Offscreen soit en premier lieu une expérience, à travers des œuvres sélectionnées par nos soins et placées dans l’espace, avec une participation des galeries et des artistes. L’objectif ? Sortir d’un format de foire épuisant et saturé et offrir aux visiteurs autre chose, une certaine proximité avec l’art.
Quel en le propos de ce salon ?
En premier lieu, Offscreen fait référence au hors-champ de l’image. Autrement dit, il est axé sur tout ce qui tourne autour de l’image mais avec un œil différent des modèles existants. Mon expérience de Paris Photo a montré que dans le format qui est le sien, il était difficile d’accueillir toutes les formes contemporaines de l’image. Or, la place de l’image dans la pratique actuelle des artistes est fondamentale.
Ainsi, les artistes que l’on présente ici témoignent d’une diversité d’approche que nous ne retrouvons pas sur d’autres foires. Tels les trois films de Peter Kubelka qui forment le cycle du cinéma métrique, d’Ellen Carey qui s’intéresse à la question de la couleur expérimentale à travers de grands tirages négatifs, de Roméo Mivekannin dont le travail montre une autre façon de faire du dessin de façon réaliste, en partant de photographies coloniales et en se réappropriant l’image, l’artiste glissant son propre portrait dans ses œuvres. Ou encore tel Darío Villalba travaillant sur la plasticité de la photographie.
À quels types de collectionneurs s’adresse Offscreen ?
La fourchette de prix se veut large, de 5 000 à 10 000 euros pour les artistes en phase de reconnaissance comme Kenny Dunkan, et jusqu’à 600 000 euros pour certaines pièces comme celle de Carlos Cruz-Diez. Concernant le public visé, au vu des œuvres présentées, nous attendons des collectionneurs pointus sur le travail de l’image mais aussi des amateurs curieux de venir découvrir le format que nous proposons et des œuvres qui peuvent pleinement être appréciées dans cet environnement d’exception.
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Offscreen, du 20 au 23 octobre 2022, Hôtel Salomon de Rothschild, 11, rue Berryer, 75008 Paris.
Trois questions à Julien Frydman, directeur artistique d’Offscreen
Du 20 au 23 octobre, l’Hôtel Salomon de Rothschild accueille Offscreen, un nouveau rendez-vous consacré à l’image dans toutes ses pratiques. Entretien avec Julien Frydman, directeur artistique de l’événement.
20 octobre 2022
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