Lorsque l’on grimpe les marches menant au deuxième étage de cet immeuble chic du 8e arrondissement parisien, des odeurs de figuier de la maison Diptyque embaument les narines. Nous sommes accueillis par les toiles du jeune artiste Adrien van Melle (entre 900 et 3 500 euros) recouvertes de phrases sibyllines. Les pièces sont dépourvues de cartel. « Ce fut notre volonté depuis le départ, afin d’accueillir les visiteurs comme chez un vrai collectionneur privé avec ses toiles accrochées aux murs. Cinq médiatrices de l’École du Louvre sont présentes et afin d’être le plus transparent possible, nous offrons à chacun un livret détaillant le parcours avec les visuels et le prix de chaque œuvre exposée », confie Nadia Candet, la pétillante fondatrice du salon.
Au total, plus de 50 artistes – à dominante française – sont représentés. Une sélection pointue faite « comme un collectionneur le ferait en allant dans les ateliers d’artistes, dans les galeries ou dans les foires. Ici, toutes les œuvres ont été réalisées entre janvier dernier et aujourd’hui et sont souvent uniques, à l’exception du design où il existe parfois des éditions ouvertes, à l’image des tabourets Arapode par Binome. Ce sont donc des pièces jamais vues sur le marché. C’est ce qui fait la force de Private Choice, que j’appelle notre boutique-salon », commente Nadia Candet.
Celle-ci rappelle par ailleurs, qu’à l’instar des précédentes éditions, « le visiteur peut tout acheter », qu’il soit intéressé par les délicates coupes en grès de Katia Jacquet (à partir de 290 euros), les lampes de Sebastian Herkner (dès 1 200 euros) ou un impressionnant fauteuil en bronze de Pinto X Pilati (45 000 euros).
Un laboratoire de jeunes talents
Cette année, le fil rouge du salon est la « ligne de vie » ainsi que le travail sur la matière, à l’instar des créations de Lionel Sabatté au 3e étage (de 3 500 à 7 000 euros). La thématique est mise en lumière dans la salle à manger du 2e étage, où autour d’une table en bois brûlé avec un pied en marbre de Caroline Andreoni (à 12 900 euros) s’instaure un dialogue entre les paysages figuratifs traversés de lignes colorées horizontales d’Olivier Masmonteil (entre 5 700 et 19 600 euros) et d’Olivier Mosset (3 200 euros).
Outre l’atmosphère de cette manifestation portée par la quiétude des lieux, Private Choice se veut également une plateforme pour les jeunes talents. « Nous offrons, en effet, un regard croisé entre des artistes établis et émergents », souligne Nadia Candet. Ainsi, sont exposées au 2e étage des peintures abstraites de Silvère Jarrosson, invité en mars 2022 du musée Unterlinden à Colmar. Dans la salle à manger du 3e étage conversent une lampe Perle de Jean-Michel Othoniel (3 120 euros) et des toiles de Malo Chapuy (2 000 euros) ou Julien Heintz (3 400 euros), tout juste sortis des Beaux-Arts de Paris. Dans le cabinet de curiosités, l’on retrouve, pour 3 600 euros, les dessins de Karine Rougier, lauréate du prix Drawing Now 2022, peuplés de figures dont on ne sait si elles viennent de rêves ou de cauchemars…
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Private Choice, du 16 au 23 octobre 2022, visite et adresse sur inscription, avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris.