Pont entre deux rives, entre deux mondes, Asia Now franchit cette
année la Seine. Exit l’hôtel particulier compliqué du 8e arrondissement, place à l’imposant bâtiment de la Monnaie de Paris. « Nous cherchions un lieu historique avec de l’espace. Ce déménagement survient au moment où Paris redevient un centre névralgique pour l’art. Grâce à ce nouveau site, nous allons nous inscrire de façon encore plus forte dans le parcours parisien pendant Paris+ », confie Alexandra Fain, fondatrice et directrice de l’événement. Grâce à ce nouvel écrin, plus vaste et plus proche des lieux phares de la capitale, mais aussi en raison de l’effervescence créée par l’arrivée d’Art Basel, Asia Now devient « encore plus attractive, avec beaucoup de demandes de participation », souligne Alexandra Fain. Résultat : le nombre d’exposants explose cette année ! D’une petite quarantaine en 2020 et 2021, il passe à soixante-quinze pour les galeries possédant un stand, auxquelles s’adjoignent treize participants proposant un projet, tels Galleria Continua ou König Galerie. « Soit 88 galeries pour la 8e édition, des chiffres que les Asiatiques vont adorer », sourit
Alexandra Fain.
Avec cinq galeries en provenance de Hong Kong, les enseignes asiatiques font leur grand retour après des années d’incertitude. Une trentaine de nouveaux venus sont présents, parmi lesquels les enseignes parisiennes frank elbaz, In Situ – fabienne leclerc, Loeve & Co et Mitterrand, le berlinois Michael Fuchs, le hongkongais Ora-Ora, le londonien Richard Saltoun, ainsi que le lisboète Sokyo Lisbon.
Parmi les nouvelles arrivées figurent également Alisan Fine Arts et Karin Weber Gallery (Hong Kong), Cuturi Gallery et Hatch Art Project (Singapour), Eve Leibe Gallery (Londres), Galerie 208 et quand les fleurs nous sauvent (Paris), Galerie Bessières (Chatou), Gallery Kabinett et print bakery (Séoul), Gether Contemporary (Copenhague), Hafez Gallery (Jeddah), Lorin Gallery (Los Angeles), Modesti Perdriolle Gallery (Bruxelles), O Gallery (Téhéran), Pygmalion art gallery (Kazakhstan), Roya Khadjavi Projects (New York)… Elles rejoignent des habitués, dont Jeanne Bucher Jaeger, DANYSZ, Praz – Delavallade, La La Lande, Perrotin, Almine Rech, RX, Taménaga… Un plateau de haut vol qui en fait la principale foire off de cette semaine de l’art.
Asia Now devient « encore plus attractive, avec beaucoup de demandes de participation ».
L'Asie étendue
Alors que l’Asia Society a choisi Paris pour ouvrir il y a peu une antenne en Europe, la Foire reprend à son compte sa définition étendue de la sphère asiatique en incluant le continent entier, l’Asie mineure comprise. Ceci explique la présence de la scène contemporaine syrienne (Youssef Abdelke, Fadi Yazigi, Abdullah Murad, Fatima El-Hajj), présentée par la galerie parisienne Mark Hachem avec le concours de l’expert Jean-Marc Decrop, celle des frères iraniens Ramin et Rokni Haerizadeh exposés par In Situ – fabienne leclerc, ou encore celle du Turc Eser Gündüz, défendu par La La Lande.
Il ne s’agit toutefois que d’une incursion parmi une quarantaine de pays représentés. Sous la direction artistique de Kathy Alliou, directrice
du département des œuvres aux Beaux-Arts de Paris, la Foire montre près de 250 artistes, d’Ai Weiwei (Urs Meile, Lucerne) à Bita Razavi, coreprésentante de l’Estonie à la Biennale de Venise 2022. Parmi la floraison de projets spéciaux, signalons l’exposition « Mingei Asia Now », sous la houlette de Nicolas Trembley, directeur de la collection Syz en Suisse, qui tisse des liens entre artisanat et art contemporain, ou le lancement européen du livre Do it China – 2021 (CITIC Sight Press), qui regroupe 108 « instructions » d’artistes pour s’engager dans un travail créatif, rassemblées par Hans Ulrich Obrist (Serpentine Galleries) et Cao Dan (éditrice de The Art Newspaper China et de LEAP Magazine). Installations, performances et rencontres complètent ce copieux programme.
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Asia Now, 20-23 octobre 2022, Monnaie de Paris, 11, quai de Conti,
75006 Paris.