Depuis qu’il a été vendu aux enchères chez Christie’s à New York en 2017 pour 450 millions de dollars, Le Salvator Mundi de Léonard de Vinci n’a plus été exposé, tandis que son lieu de conservation est demeuré secret. Mais l’historien de l’art britannique Martin Kemp vient de déclarer lors du festival littéraire de Cheltenham, en Angleterre, que la peinture pourrait bientôt retrouver « la lumière ». Il a déclaré qu’il avait été appelé en Arabie saoudite pour inspecter le tableau à l’invitation du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salman Al Saoud, qui, selon lui, est en train de construire un musée dans lequel il exposera le tableau le plus cher du monde. Ce lieu devrait ouvrir ses portes en 2024.
L’œuvre a été officiellement acquise lors d’une vente aux enchères chez Christie’s à New York par Badr ben Abdullah, qui agirait en tant que mandataire du prince héritier Mohammed ben Salman. Professeur émérite d’histoire de l’art à l’université d’Oxford, Martin Kemp a joué un rôle essentiel dans l’attribution du tableau restauré à Léonard de Vinci, après qu’il eut été vendu à un consortium de marchands d’art de la Nouvelle-Orléans en 2005 pour la somme de seulement 1 175 dollars.
Douze ans plus tard, l’étrange portrait du Christ a été présenté à des collectionneurs à New York. C’est la dernière fois que le tableau a été vu en public. Des hypothèses non confirmées ont depuis situé le tableau dans un entrepôt en Suisse ou à bord du yacht personnel de Mohammed ben Salman. Le portrait de Jésus-Christ par Léonard a été surnommé « la Mona Lisa masculine ». Il représente le Christ levant la main droite en signe de bénédiction. Un orbe transparent se trouve en équilibre dans la paume de sa main gauche.
Le tableau a été mis aux enchères en 2005 par la St. Charles Gallery à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis. Il provenait de la succession de l’homme d’affaires de Baton Rouge Basil Clovis Hendry Sr. La composition a été fortement repeinte, ce qui a amené de nombreux spécialistes à penser qu’il s’agissait d’une simple copie de l’œuvre originale. Une fois restaurée, elle a ensuite été incluse dans une grande exposition sur l’œuvre de Léonard de Vinci à la National Gallery de Londres en 2011.
L’attribution du tableau reste controversée parmi les historiens de l’art. Certains pensent que Léonard de Vinci n’a que partiellement contribué à la réalisation du tableau, et que son authenticité ne peut pas encore être complètement confirmée.
L’Arabie saoudite ouvrira l’année prochaine le Wadi AlFann, un immense complexe culturel situé près de la région d’AlUla. La conservatrice britannique Iwona Blazwick, ancienne directrice de la Whitechapel Gallery à Londres, conseille le royaume en matière d’initiatives culturelles. Contacté, Martin Kemp n’a pas répondu à nos sollicitations.