À Florence, le musée des Offices a porté plainte contre la maison Jean Paul Gaultier. L’objet du litige ? Avoir mis en vente une série de vêtements ornés de reproductions directement tirées de La Naissance de Vénus de Botticelli, trophée du musée italien datant de 1480. Au printemps dernier, les Offices avaient écrit à la maison Jean Paul Gaultier pour demander soit de retirer la collection de la vente, soit de les contacter en vue d’un accord commercial en commun. Et de pointer dans cette missive que la diffusion des vêtements s’est faite « sans demander la permission, sans accepter les conditions d'utilisation et sans payer la redevance, comme l'exige expressément la loi ». Le musée affirme ne pas avoir eu de réponse.
À l’appui de sa démarche visant clairement un manque à gagner pour elle, l’institution italienne se réfère au Code des biens culturels transalpin, qui stipule que l’utilisation commerciale d’images du patrimoine culturel doit faire l’objet d’un accord assorti du paiement de royalties.
Les vêtements – une écharpe, un haut féminin, une robe et un pantalon - reproduisant La Naissance de Vénus font partie d’une collection baptisée « Le Musée » et qui comprend également la reprise des Trois Grâces de Peter Paul Rubens ainsi que celle de La Création d’Adam, chef-d’œuvre de Michel-Ange ornant la Chapelle Sixtine au Vatican, à Rome.
Les vêtements incriminés ont apparemment été retirés du site Internet de la maison de couture (propriété du groupe espagnol Puig), même s’ils sont toujours visibles sur les posts Instagram publiés en avril. En 2017, Vuitton avait commercialisé des sacs reproduisant de célèbres tableaux, dont La Joconde de Léonard de Vinci ou Champ de blé avec cyprès de Van Gogh. Mais cette fois-là, avec la bénédiction - sonnante et trébuchante - des musées abritant les œuvres.