Leurs corps bougent frénétiquement, au rythme accéléré du son, les ondes des basses parcourant leurs membres, leurs bustes et leurs têtes pour les animer de mouvements saccadés. Dans cette carrière de marbre où la nature se réduit au minéral, ces jeunes femmes et hommes se lancent jusqu’à l’épuisement dans une rave endiablée, un élan de survie pour ces générations actuelles, confrontées aux multiples fléaux ravageant notre terre, qui ont du mal à formuler de nouveaux rêves. Pour cette Room with a view, spectacle qui vient d’être donné au Théâtre du Châtelet à Paris, le collectif (La)Horde a collaboré avec le compositeur et musicien français Rone. À la tête du CCN Ballet national de Marseille depuis 2019, les artistes Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel vont revenir à Paris du 27 octobre au 4 novembre, au Théâtre national de Chaillot, pour proposer We Should Have Never Walked On The Moon. Dans de multiples espaces du bâtiment, une cinquantaine de performeurs réaliseront des sculptures vivantes, des installations chorégraphiques, pour mettre en ébullition l’institution, à la croisée de la danse et des arts visuels.
Faire bouger les lignes, c’est ce que fait également Daniel Buren cet automne, même s’il continue depuis les années 1960 à inlassablement en tracer d’une largeur de 8,7 centimètres. Devant l’Institut du monde arabe, à Paris, il a planté les cabanons du Burencirque, trois tentes arborant son outil visuel pour ce spectacle intitulé Rotation et qui invite les spectateurs à migrer d’un espace à l’autre. L’artiste est ici associé aux circassiens Dan et Fabien Demuyunck qui mettent en scène un maître de la voltige, un équilibriste sur les mains, un danseur hip-hop, ou un chanteur et violoniste. Si Daniel Buren a fait de nombreux projets pour le cirque depuis les années 1990, il intervient ici pour la première fois directement dans le spectacle en captant et diffusant dans les trois cabanons des images vidéo qu’il sélectionne lui-même chaque jour. L’artiste joue aussi des couleurs – le rouge, le jaune et l’orange – pour proposer trois visions différentes du spectacle et… brouiller les pistes.