Créée en 2008, ce qui en fait une pionnière du genre après Berlin, le Brussels Gallery Weekend (BGW) ne comptait à ses débuts qu’une dizaine de participants et aucun événement annexe. Les choses ont bien changé depuis et cette entame de la saison est devenue un véritable rendez-vous culturel et festif.
Cette quinzième édition retrouve un point de ralliement stratégique, les 20 000 m² de l’ancienne imprimerie de la Banque nationale de Belgique (BNB), située au cœur de la ville.
Cette rentrée est également celle des générations émergentes, particulièrement mises en avant cette année, à commencer par le BGW lui-même, avec la cinquième édition de l’exposition collective « Generation Brussels ». Alors qu’auparavant cette manifestation était dispersée en plusieurs lieux, au détriment de sa visibilité, elle bénéficie cette année des vastes espaces de l’ancienne imprimerie de la BNB. Placée sous le commissariat de Maud Salembier, l’exposition regroupe douze artistes émergents.
À proximité immédiate, se tient la 18e édition du Prix Artcontest, réservé lui aussi aux jeunes artistes, ici de moins de 35 ans. Ce concours a réussi à se faire une place dans le paysage bruxellois en multipliant les collaborations avec diverses institutions qui se sont engagées à soutenir annuellement les lauréats de ses différents prix. À l’étage, le Centre Wallonie-Bruxelles de Paris est l’instigateur de l’exposition « L’anticipation d’un futur » regroupant une vingtaine de plasticiens, sous la houlette des commissaires Valérie Toubas et Daniel Guionnet. Le tandem résume ainsi cette exposition ambitieuse : « un nœud de connexion par lequel les artistes mutualisent leur vision pour donner à voir au-delà d’un présent qui a tout l’air d’une fin du monde ».
« Sculpture Factory »
L’autre nouveauté de cette édition anniversaire est constituée par l’exposition collective « Sculpture Factory ». Elle rassemble une quinzaine d’œuvres de grands formats – à raison d’une par galerie participante – et se tient aussi dans l’ancienne imprimerie de la BNB. Parmi les artistes sélectionnés, on notera une production de Prune Nourry présentée par la galerie Templon. Celle-ci l’expose conjointement dans son espace bruxellois, en prélude à sa monographie aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, autour de son installation monumentale L’Amazone érogène (Arc) à voir du 14 octobre au 12 février 2023.
Une autre orientation transparaît de façon sous-jacente dans la programmation des galeries : une présence beaucoup plus marquée des artistes belges. Alors qu’auparavant, ils atteignaient à peine 10 % des présents, cette année leur participation s’établit à près de 25 %. Le fait que de nouvelles et jeunes enseignes aient été invitées à l’événement n’est sans doute pas étranger à ce résultat positif qui contribue à un plus juste équilibre de la scène belge.
C’est ainsi qu’est mis en évidence, entre autres, le travail de Sébastien Bonin (Michel Rein), Koenraad Dedobbeleer (Clearing), Olivier Foulon (Dépendance), Sophie Kuijken (Obadia), Xavier Mary (Baronian), Sven Augustijnen (Jan Mot) ou Harald Thys (Maniera). À noter par ailleurs l’importante exposition de Jeff Wall qui occupe les trois niveaux de la galerie Greta Meert.
Enfin, le programme Off, qui n’en a que le nom, n’est pas en reste avec la très attendue « Double Exposition » de Didier Vermeiren au Wiels, ou celle d’Els Dietvorst à la Centrale, sans compter bon nombre d’expositions collectives dans des espaces d’artistes ou privés comme les fondations CAB et Thalie, le Cloud Seven ou le Hangar.
Brussels Gallery Weekend, du 8 au 11 septembre 2022, divers lieux, Bruxelles.
« Generation Brussels » & « Sculpture Factory », du 8 au 11 septembre 2022, L’Imprimerie, 56 boulevard de Berlaimont, 1000 Bruxelles.
« Artcontest » & « Anticipation d’un futur », jusqu’au 22 septembre 2022, Espace Vanderborght, 50 rue de l’Ecuyer, 1000 Bruxelles.