Ce ne sera pas l’Arlésienne… La Fondation LUMA a annoncé le 12mars l’ouverture très attendue, le 26 juin, de LUMA Arles. Avec pour phare surplombant la cité camarguaise, une tour de 15 000 mètres carrés conçue par Frank Gehry. « Nous voulions évoquer l’ancrage local, depuis La Nuit étoilée de Van Gogh à l’émergence des blocs rocheux des Alpilles, a déclaré l’architecte américano-canadien en décrivant son projet. La rotonde, quant à elle, fait écho aux arènes romaines. » Trois références pour un lieu unique: le peintre qui a immortalisé la ville; la chaîne montagneuse des Alpilles, réserve naturelle proche; enfin, l’héritage romain incarné par les arènes, la nécropole des Alyscamps et le théâtre antique, à qui Arles doit son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981.
Outre des salles d’exposition et galeries destinées à accueillir des projets in situ, le bâtiment de LUMA Arles abritera les centres de recherche et d’archives de la Fondation LUMA et accueillera colloques et groupes de travail. Le campus, qui s’étend sur pas moins de 11 hectares au Parc des Ateliers, ambitionne de rassembler sur les rives du Rhône la crème des créateurs contemporains, reconnus et émergents. L’aménagement des jardins et du parc a été confié à l’architecte paysagiste belge Bas Smets.
DEPUIS 2008, LA FONDATION LUMA A COMMANDITÉ ET PRÉSENTÉ LE TRAVAIL DE PLUS D’UNE CENTAINE D’ARTISTES
Sur les sept anciens ateliers ferroviaires que compte le site, quatre ont été rénovés par Selldorf Architects (New York), convertis en vastes espaces modulaires d’expositions et de performances. Les visiteurs ont pu arpenter ces derniers lors d’éditions passées des Rencontres de la photographie, dont la Fondation LUMA est partenaire. En 2018, une remarquable rétrospective (1971-2016) consacrée à Gilbert & George faisait la joie des festivaliers, qui pouvaient croiser à l’ouverture le duo d’artistes britanniques à la terrasse du Grand Hôtel Nord-Pinus.
Organisation philanthropique internationale fondée en 2004 et présidée par Maja Hoffmann – collectionneuse, mécène et arrière-petite-fille de Fritz Hoffmann, fondateur en 1896 du laboratoire pharmaceutique Hoffmann-La Roche –, la Fondation LUMA n’ouvre pas seulement à Arles un « petit Guggenheim ». Le complexe artistique et culturel entend accompagner les artistes en leur offrant la possibilité de produire des œuvres, tel un incubateur favorisant les rencontres, les collaborations. «S’il y a une image, une métaphore pour caractériser cette institution du XXIe siècle, c’est celle d’un organisme vivant, a déclaré Maja Hoffmann en juillet 2010. Là où la question n’est plus de savoir si les espaces sont ouverts ou fermés mais sur quel mode ils fonctionnent à l’instant présent. Là où toujours, quelque part, quelque chose se passe. »
LA FONDATION LUMA A ACQUIS LE FONDS D’ARCHIVES DE LA CÉLÈBRE PHOTOGRAPHE AMÉRICAINE ANNIE LEIBOVITZ
S’y ajoute un volet consacré à la recherche, l’éducation et la conservation d’archives. En 2017, l’exposition « Annie Leibovitz. The Early Years, 1970-1983: Archive Project #1 » à La Grande Halle du Parc des Ateliers présentait une sélection d’images réalisées par la célèbre photographe américaine pour le magazine Rolling Stone. L’accrochage marquait le début de sa collaboration avec la Fondation LUMA, qui a acquis son fonds d’archives.
De 2008 à 2020, Maja Hoffmann a mené à bien ce projet de « campus créatif » entourée d’une équipe de proches collaborateurs et avec le soutien du Core Group – Tom Eccles, Liam Gillick, Hans Ulrich Obrist, Philippe Parreno et Beatrix Ruf. Tout au long de cette période, la Fondation LUMA a commandité et présenté le travail de plus d’une centaine d’artistes sur plusieurs sites arlésiens, des arènes romaines au campus de LUMA Arles au Parc des Ateliers. En parallèle, la Fondation LUMA a développé le programme d’expositions et des archives vivantes, La Bibliothèque est en feu, Offprint, Atelier LUMA et les LUMA Days, les résidences ainsi que les prémices de LUMA Winterschool. Une nouvelle étape est donc attendue à partir du 26 juin.