Après des études artistiques, Georgiana Houghton (1814-1884) se tourne vers le spiritualisme alors en vogue en Angleterre. À partir de 1861, à l’aide d’une planchette à laquelle elle suspend des crayons puis à main libre, elle réalise des dessins abstraits inspirés par des guides spirituels, relevant du «symbolisme sacré». En 1871, elle présente 155 dessins dans une galerie qu’elle loue à Londres. Malgré l’échec financier, quelques critiques lui sont favorables. Elle écrit que «ses œuvres ne pouvaient être critiquées selon des canons connus et acceptés de l’art». Elle ne sera redécouverte internationalement qu’en 2015. Georgiana Houghton se définissait comme artiste mais n’a pas conceptualisé son abstraction. Celle-ci relève encore d’un désir de «représentation» du transcendant. Il n’en demeure pas moins qu’en abandonnant le figuratif, elle a été la plus radicale de ces artistes spirites et elle se situe aux origines de l’abstraction à venir.
« Elles font l’abstraction », du 19 mai au 23 août 2021, Galerie 1 - Centre Pompidou, 75004 Paris.