Formée dans le domaine des arts décoratifs et du textile en Suisse et en Allemagne, Sophie Taeuber-Arp (1889-1943) est une artiste multimédia avant l’heure. Cette adepte de l’abstraction a multiplié les expériences et les supports, s’aventurant dans les domaines de l’illustration, du textile, des vêtements, des vitraux, des pièces en bois, des marionnettes, de la peinture, du dessin, de la sculpture, de l’architecture, de la performance, de la danse… Dans ce dernier domaine, elle suit les cours de Rudolf Laban basés sur la danse libre sans musique. En 1916, elle se produit dans les soirées Dada à Zurich, portant costume et masque conçus par Jean Arp et Marcel Janco. Accompagnées de poésies sonores et de gongs, ses danses associent une approche abstraite de la symétrie et de la décomposition des gestes du corps à une forte capacité évocatrice. En 1917, Hugo Ball les décrit ainsi: «Les lignes font éclater son corps. Chaque geste est cent fois divisé, net, clair, aigu.» Elle est également l'auteure, avec son mariJean Arp et Theo Van Doesburg, du réaménagement du complexe de l’Aubette à Strasbourg inauguré le 16 février 1928.
« Elles font l’abstraction », du 19 mai au 23 août 2021, Galerie 1 - Centre Pompidou, 75004 Paris.