Le 14 novembre 1970, la Conférence générale de l’Unesco adoptait une convention offrant un cadre international pour la prévention du vol et du pillage, ainsi que le retour et la restitution des biens culturels volés. Cette convention a notamment conduit à la généralisation des certificats d’exportation des biens culturels et à l’interdiction de sortie de territoire des pièces dépourvues de ce sésame. En conséquence, les pays qui ont adopté ce texte se sont engagés à ce que leurs musées ne fassent pas l’acquisition d’œuvres ou objets sortis illégalement de leurs territoires d’origine. Cette convention de première importance constitue aujourd’hui l’une des pierres angulaires pour la lutte contre les trafics illicites et offre une base légale aux demandes de restitutions, à l’exemple de celles opérées ces dernières années par l’Italie auprès du Musée Getty de Los Angeles qui a conduit l’institution américaine à rendre notamment la Victoire trouvée en 1964 au large de Fano, dans l’Adriatique. Aujourd’hui, ce sont plus de cent quarante pays qui ont accepté ou ratifié ce texte, le Canada l’ayant fait dès 1978, la France en 1997, la Suisse en 2003 et la Belgique en 2009.
Pour le 50e anniversaire de la Convention de 1970, l’Unesco, le ministère fédéral des Affaires étrangères de l’Allemagne, la Commission européenne et le Conseil de l’Europe organisent à partir d’aujourd’hui – et jusqu’à mercredi 18 novembre – une conférence internationale sur le multilatéralisme, la protection du patrimoine culturel et la lutte contre le trafic illicite. Ces échanges à suivre en ligne depuis Berlin aborderont par exemple « les mécanismes de restitution de biens culturels selon les critères de la Convention de 1970 ou encore les priorités et spécificités régionales dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels ». « En ce 14 novembre, l’Unesco voudrait ainsi appeler chacune et chacun à prendre conscience que voler, vendre ou acheter une œuvre pillée, c’est participer à un pillage des peuples et des mémoires », a déclaré samedi Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco. Une lutte essentielle.