Le centre culturel Mains d’œuvres a été expulsé mardi 8 octobre du bâtiment qui l’abritait depuis près de vingt ans à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sur ordre de la mairie, propriétaire des lieux, qui a invoqué une « occupation illégale ». L’association en charge de ce lieu de résidence et de diffusion culturelle de 4 000 m2 bataillait depuis 2017 pour renouveler son bail, en vain. Le conflit a commencé en 2014, lorsque le maire (UDI) de Saint-Ouen, William Delannoy, a supprimé la subvention annuelle accordée au centre. En 2015, la mairie a annulé la dette de l’association contre la perspective de son départ en décembre 2017, afin d’installer un conservatoire de musique à la place. Restée dans les lieux, l’association attendait un jugement en appel prévu le 3 décembre.
« Plus de vingt années au service de la diffusion de la culture pour toutes et pour tous sont balayées d’un revers de main par un élu qui laisse sur le carreau des centaines d’artistes en résidence soutenus par les collectivités locales et l’État, 70 salariés dont il se soucie peu du devenir, des milliers d’Audoniennes et d’Audoniens usagers quotidiens de Mains d’œuvres et de ses activités. », a réagi l’association qui a relayé une pétition sur change.org. Elle appelle aussi « tous ceux qui se sentent investis dans notre société pour l’accès égal à toutes et tous à la culture » à une mobilisation devant la mairie de Saint-Ouen, samedi 12 octobre, pour tenter d’établir un dialogue jusqu’ici difficile. Mains d'Oeuvres reçoit depuis mardi de nombreux soutiens, dont celui de la Mairie de Paris, qui a salué l'action du centre artistique et dénoncé l'expulsion, « un très mauvais signal pour tous ceux qui croient dans l’avenir des Tiers-lieux et des possibles culturels. »