Franck Riester a présenté vendredi 27 septembre un budget 2020 de la Culture en très légère hausse de 73 millions d’euros, dans un contexte marqué par une maîtrise du déficit public qui doit atteindre 2,2 % l’année prochaine, soit le niveau le plus faible depuis vingt ans. Néanmoins, le gouvernement entend, tout au moins dans sa communication, réserver une place privilégiée à la politique menée par la Rue de Valois. « Celui du ministère de la Culture est un budget de priorités, au service de toutes et tous. C’est un budget cohérent avec le projet de transformation de l’action publique, porté par le président de la République. Nos concitoyens doivent ressentir concrètement, dans leur vie quotidienne, les effets de notre action », a précisé le ministre. Franck Riester a ainsi défini les quatre axes privilégiés : « [le budget] est au service de l’émancipation citoyenne ; au service de la cohésion et de l’attractivité des territoires ; au service des artistes et des créateurs et au service de notre souveraineté culturelle ». Le ministre n’a pas été avare en belles paroles : « Notre premier objectif, c’est de favoriser l’émancipation des citoyennes et des citoyens de ce pays par les arts et la culture », a-t-il déclaré.
Parmi les actions soutenues par le ministère figureront les Micro-Folies, musées numériques dont le nombre doit atteindre mille à l’horizon 2022. Des moyens supplémentaires vont être affectés aux résidences d’artistes, tandis que, globalement, le gouvernement entend « mettre en place un environnement économique et social favorable aux artistes et aux créateurs ». La grande priorité s’avère néanmoins être le patrimoine, qui bénéficiera à plein de la réduction de la dotation du musée du Louvre de 11 millions d’euros : 3 millions d’euros en faveur du Centre des monuments nationaux pour les monuments historiques dans les territoires ; 5 millions d’euros pour le fonds incitatif en faveur des communes à faibles ressources ; et enfin 2 millions d’euros pour un plan de sécurité incendie pour les 87 cathédrales classées appartenant à l’État. « Il ne faut pas déshabiller Pierre pour habiller Jacques », dit le proverbe. Alors que le Louvre est contraint de fermer aux visiteurs nombre de ses salles faute de personnels, il n’est pas sûr que ce coup de rabot améliore la situation du plus grand musée du monde.