Ce groupe de jeunes artistes à peine sortis de l’école nationale supérieure des beaux-arts (Ensba) de Lyon, qui collabore avec François Piron, coordinateur du post-diplôme de l’Ensba Lyon, investit un ancien bureau, situé à l’entrée de l’exposition internationale, afin d’y réactiver un ensemble d’affects produits par le lieu du temps de son activité. Le projet, conceptuel, poétique et sensible, de ce Bureau spécial joue sur cette possibilité de rendre vivantes les traces du travail des ouvriers disparus. Par des gestes de détournement, la réaffectation du mobilier administratif trouvé sur place, la réplique des sifflements d’anciennes machines qui viennent ici « crier leur colère envers les flux du capital qui ont vidé l’espace et laissé les ouvrièr.e.s sans emploi », les artistes (Carla Adra, Romain Bobichon, Fatma Cheffi, Sophie T. Lvoff, Lou Masduraud, Irène Mélix et Maha Yammine) proposent un vrai laboratoire des affects. Où la poésie remet le politique dans la place. Un bureau abritant, plutôt que des réclamations, les pleurs des souvenirs brisés.
Focus sur Bureau des Pleurs
Notre choix de créateurs produisant des œuvres spécifiquement pour la Biennale de Lyon, dans une logique de circuit court, en collaboration avec les entreprises de la région.
18 septembre 2019