Le torchon brûle entre les maisons de ventes et le marché Paul Bert Serpette à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Le propriétaire de ce fleuron des Puces, Jean-Cyrille Boutmy, a eu l’idée de proposer aux marchands le souhaitant de mettre leurs meubles en vente en ligne via la société d’enchères Millon. Si la pièce trouve preneur, l’acheteur seul verse des frais de 8 % à Millon (qui n’a pas de stockage car les objets restent sur place) et de 8 % à Jean-Cyrille Boutmy. Dans le cas où l’antiquaire cède l’objet dans sa boutique pendant la vente en ligne, c’est alors à lui de s’acquitter de ces commissions.
Mais si l’idée pourrait apporter des débouchés supplémentaires, une partie des 350 exposants de Paul Bert Serpette redoutent, entre autres, que Millon ne récupère en sa faveur les contacts des enchérisseurs et condamne le métier même des professionnels installés aux Puces. Denis Rouquette, de la galerie Vauclair, a ainsi lancé un cri d’alarme le 26 octobre dans un courriel adressé à ses clients et à ses confrères de Paul Bert Serpette. « Les générations précédentes ont construit un véritable bijou que nous ne pouvons pas laisser voler en éclat à chaque nouveau projet ou partenariat de Monsieur Boutmy. Ces derniers sont organisés sans concertation de l’ensemble des marchands ; nous ne sommes pas des franchisés ! Il faut que nous restions soudés face à ces projets [...] dangereux pour notre profession », écrit-il, souhaitant un classement des Puces au patrimoine mondial de l’Unesco qui « permettrait d’éviter bien des dérives ».
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