Dix-huit œuvres inédites de Camille Claudel ont été préemptées chez Artcurial le 27 novembre dernier. « Leur rareté se mesure à la production totale de [l’artiste] au cours de sa vie (à peine une centaine de créations), à la diversité des médiums (qui permet de retracer tout le parcours créatif de la sculptrice) et à sa provenance en ligne directe [elles faisaient partie de la collection privée de sa sœur Louise] », explique Bruno Jaubert, directeur associé du département d’art moderne de la maison de ventes.
Au total, 95 % des lots – soit dix-huit œuvres – ont été préemptés à 3,5 millions d’euros, à savoir le triple de l’estimation de la vente. 75 % d’entre eux ont été vendus plus cher que prévu et trois records mondiaux ont été atteints pour un pastel, une terre cuite et un plâtre. Mais c’est une version grand format de L’Abandon, dernier bronze de l’artiste parmi une série de dix-huit exemplaires, qui remporte la palme. Parti à 1,187 million d’euros dans les mains d’un « collectionneur international », dont l’identité reste inconnue, c’est l’objet d’art le plus cher de la collection.
Après avoir mis en vente le marbre d’Auguste Rodin, Andromède (adjugé à trois fois son prix en mai dernier), Artcurial semble ici s’être intéressé à son élève, Camille Claudel. Redécouverte dans les années 1970, son œuvre connaît aujourd’hui une forte popularité : en témoignent ce bilan prospère, le musée qui lui est consacré (inauguré en mars de cette même année) et l’engouement généralisé des institutions à son égard (douze œuvres de la collection ont été acquises par six musées lors de la vente – parmi eux, le musée d’Orsay et le musée Camille Claudel).