Le 27 novembre dernier, la ville de Cassel a annoncé, via un communiqué, qu’Annette Kulenkampff va renoncer à ses fonctions en tant que directrice générale de Documenta dès le 1er juin 2018. La mairie n’a cependant pas fait allusion au fiasco budgétaire de l’édition 2017 et a remercié Annette Kulenkampff pour son travail, ajoutant qu’elle continuerait à œuvrer pour la foire jusqu’en juin prochain afin de préparer « de bonnes conditions structurelles qui permettront à l’édition Documenta 15 de réussir » et de participer au choix du directeur artistique pour la prochaine édition, qui se tiendra en 2022.
Bertram Hilgen, le maire de Cassel, a expliqué que la ville possède les moyens pour pallier les coûts additionnels de Documenta 14. Cette année, pour la première fois dans ses soixante-deux ans d’histoire, l’événement s’est déroulé dans deux lieux à la fois, à savoir à Cassel et à Athènes. Ce sont les dépenses dans la capitale grecque qui ont mené à un déficit de solvabilités de 7 millions d’euros et qui ont forcé les actionnaires de Documenta (la ville de Cassel et l’État populaire de Hesse) à intervenir, en août dernier, avec des garanties de prêts urgentes de 8 millions d’euros.
Annette Kulenkampff a justifié ces excès budgétaires dans un entretien avec le quotidien Allgemeine Zeitung à Francfort. Selon elle, les dépenses imprévues comprenaient l’air conditionné – indispensable en été à Athènes – et le recrutement de gardiens de sécurité pour surveiller certaines zones de l’exposition qui avaient été vandalisées.
« Si nous avons excédé le budget, c’est en raison de circonstances que nous ne pouvions pas prévoir », dit Annette Kulenkampff. « C’est dommage. Cela n’aurait pas dû arriver, et nous devons assumer notre responsabilité dans cette affaire. »