Le gouvernement des États-Unis a annoncé hier matin (12 octobre) son intention de quitter l’Unesco fin de 2018. « Cette décision n’a pas été prise à la légère et reflète les préoccupations des États-Unis à l’égard des retards de paiement de l’Unesco, leur besoin de réformer l’organisation et leurs préjugés contre Israël », a déclaré le département d’État américain dans un communiqué officiel.
Celui-ci ajoute que les États-Unis souhaitent maintenir leur engagement envers l’Unesco en tant qu’observateurs externes, dans le but d’apporter leur opinion et leur expertise à l’égard de certaines questions importantes telles que la protection du patrimoine mondial, la défense de la liberté de la presse, et la promotion de la collaboration scientifique et de l’éducation.
L’administration du président Trump a fait allusion à cette décision plusieurs fois pendant ces derniers mois. En juillet, l’ambassadrice des États-Unis à l’Onu, Nikki Haley, a affirmé que l’attribution du statut de «patrimoine mondial» qui avait été accordé au tombeau des Patriarches à Hébron par l’Unesco constituait un « affront à l’histoire ». La ville est au cœur du conflit israélo-palestinien et représente un lieu saint à la fois pour les juifs et pour les musulmans. Cette décision de l’Unesco « complique [donc] la mise en place de la paix entre Israël et la Palestine et discrédite les Nations unies », selon Nikki Haley.
En 2011, l’administration du président Obama avait limité les fonds des États-Unis attribués à l’Unesco. Après l’intégration de la Palestine dans l’organisation, ceux-ci s’élevaient à 800 par an. Barack Obama avait ensuite cherché à remettre en place un système de financement, mais la tentative avait échoué et mené le pays à perdre son droit de vote au sein de l’organisation en 2013.
La directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a exprimé son « profond regret » par rapport à ce départ des États-Unis: « Ce n’est pas simplement une question d’héritage mondial... Pour lutter contre l’extrémisme à notre époque, il faut investir dans l’éducation et entretenir un dialogue avec les autres cultures. C’est cela qui prévient la haine. Il est très regrettable que les États-Unis quittent les Nations unies, qui s’occupent précisément de ces questions», a-t-elle expliqué.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a répondu favorablement à la décision des États-Unis et prépare aussi son retrait de l’Unesco. « C’est une décision courageuse et morale, car l’Unesco est devenu un théâtre de l’absurde. Ils déforment l’histoire au lieu de la préserver», déclare-t-il dans un communiqué.